Personne—ou presque—ne connaît Walhachin.
Brièvement, c’est un petit village de 23 maisons, sans magasins, sans café (arrrrgghhh !), sans rien. Un petit village tout nu, niché dans les Coast Mountains en Colombie Britannique, près de la ville de Kamloops.
Il a été fondé en 1907—oui,oui, c’est le centenaire cette année—par un groupe d’aristocrates anglais qui voulaient en faire un “jardin de l’Éden”. Ils y plantèrent des milliers d’arbres fruitiers et retournèrent la terre poussiéreuse pour y faire des potagers. Bon ! C’est bien beau tout ça mais—oui, je sais, il y a toujours un mais—cette partie du Canada, croyez-le ou non, est un désert. Un vrai désert avec des Hoodoos, des cactus, des crotales, des étés secs, venteux et torrides, des hivers secs, venteux et froids et…pas d’eau.
Ils construisirent de très jolies maisons, un magnifique hôtel avec restaurant, salle de spectacle et salle de bal où les grandes dames des alentours—en robes de princesses et gants au coude, ainsi que les gentilshommes les accompagnant déguisés de hauts-de-forme et d’habits de pingouins, venaient pour un fin diner ou une soirée de danse…à moins que ce ne fût pour venir se relaxer en écoutant un opéra. Le village se garnit de lavoirs chinois, de restaurants, d’un bureau de poste, de magasins, d’une station de train, de tout quoi pour en faire une petite ville digne du nom.
Quand la guerre débuta, en 1914, tout les hommes disponibles partirent pour le front laissant derrière eux femmes, enfants, vieillards sans compter les serviteurs et les employés…pour prendre soins de ces nombreux kilomètres de vergers et de jardins plantés en terre aride.
Durant ces sept premières années, ils avaient installés un ingénieux système d’irrigation tout en bois, drainant l’eau d’un lac situé à plus d’une vingtaine de kilomètre, passant par dessus une rivière et aboutissant enfin au système d’irrigation du village. Il semble qu’il n’y avait pas de pompes à ce moment là pour prendre l’eau de la rivière à grand débit qui coulait juste au pied de la petite ville.
Mais il était dit que le village n’aurait pas la vie facile. Des tempêtes terribles s’abattirent sur la région, endommageant les vergers et détruisant une partie du fragile systèmes d’irrigation. Après la guerre, les hommes ayant survécu à l’enfer de la guerre, revinrent à Walhachin. En lieu et place de leur “jardin de l’Éden” ils trouvèrent plutôt un purgatoire de terres poussiéreuses et de vergers racornis. Découragés, ils ramassèrent leurs avoirs et quittèrent cette contrée de malheur avec femmes et enfants. Ils retournèrent vers l’Angleterre où, bien entendu, il n’y a pas de pénurie d’eau.
Et nous voilà, 100 ans après. Le village a survécu. Les jolies maisons ont été déménagées vers les villes voisines. Il ne reste plus rien dans ce petit village que quelques maisons, un peu moins de 100 habitants, quelques chiens, 2 lamas…et un grand silence…à part les aboiements des chiens.
Je déménage bientôt, je quitte ce village. Mon propriétaire a décidé de vendre la maison alors, je vais grimper dans mon bureau mobile—nom pompeux pour mon GMC Classic—et je prends la route, avec mon ami (qui est aussi écrivain) et mon petit ShihTzu… pour Victoria où ma fille va bientôt accoucher de NOTRE 🙂 premier et sans doute unique petite fille…et ensuite, nous partons vers la Floride pour visiter la sœur de mon ami. En cours de route, je veux visiter quelques amis et écrire de nombreux articles pour magazines.
Je veux continuer d’écrire sur ce blog. En plus de mes pensées, je vais en faire mon carnet de voyage… illustré.
Alors, si vous voulez voyager avec moi… vous êtes les bienvenus ☺